Zoom sur les travailleurs en France

A la radio, sur internet ou à la télé, on les appelle les partenaires sociaux ». Mais à voir le syndicaliste et le patron s'affronter (verbalement) tandis que le représentant de l'État tente (parfois) d'arbitrer, on comprend tout de suite que le terme de partenaires » ne convient guère. « Acteurs sociaux», cela va déjà mieux, même si la vie économique n'est pas un théâtre. On y joue peut-être, mais c'est terriblement sérieux !

Qui sont-ils, ces acteurs sociaux, aux rapports qui oscillent entre l'entente cordiale et la guerre larvée ? Trois ensembles de personnages se partagent la scène : les travailleurs, les entreprises et l'État.

Ceux qui travaillent

Pas d'économie sans travail. Alors, si l'on appelle travailleur celui qui travaille, le travailleur est le personnage de base. Mais rien n'est simple : car dans le langage courant, travailleur est souvent pris au sens d’ouvrier, ou de prolétaire. Ce n'est pas le sens que nous retiendrons : nous appellerons travailleurs (ou actifs) tous ceux qui exercent ou cherchent à exercer une activité professionnelle rémunérée.  L'ensemble des travailleurs forme la population active. Nous y trouvons donc aussi bien l'institutrice que le chômeur, l'ingénieur que la caissière, l'artisan que l'ouvrier.

Les femmes dans la population active française

En 1906, 55 % des femmes de 15 à 64 ans étaient actives. En 1968, elles n'étaient plus que 46 %. Contrairement à une légende tenace, la participation des femmes à l'activité économique n’a cessé de se réduire au cours des deux premiers tiers de ce siècle. On dit souvent que c'est en raison du déclin des boutiques commerciales ou des exploitations agricoles, dans lesquelles l'épouse tenait — et tient toujours — un rôle essentiel.

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C'est en partie vrai. Mais cela n'explique pas tout. Ainsi, en 1906, l'emploi féminin dans l'industrie représentait 2,2 millions de personnes (soit 36 % de la main-d'œuvre industrielle totale), en 1962, l'emploi féminin industriel ne représentait plus que 1,7 million de personnes (23 % du total de la main-d'œuvre industrielle).

Certes, depuis 1968, l'évolution s'est inversée et le chiffre de 1906 a été rattrapé (67 % de la population féminine de 15 à 64 ans est active en 2014). Il a même été largement dépassé si l’on se borne aux classes d'âge 25-60 ans : en effet, en raison de la prolongation de la période de formation initiale, d'une part, et de l'avancement de l'âge de la retraite, d'autre part, les classes d'âge avant et après cette partie de la vie sont de moins en moins actives, contrairement aux autres.

En 2014, 82 % des femmes ayant entre 25 et 60 ans sont actives. Au cours des vingt-cinq dernières années, l'emploi féminin a augmenté de plusieurs millions, soit davantage que l'emploi global. Certains voient dans cette évolution l'une des causes de l'accroissement du chômage. Il ne s'agit pourtant que d'un retour à la normale.

En outre, plus nous serons nombreux à travailler, moins la charge par actif sera lourde. Imaginons un instant qu'aucune femme ne soit active (au sens économique du terme, c'est-à-dire occupant ou cherchant à occuper un emploi) : 100 hommes actifs occupés auraient, à leur charge, 363 autres personnes.

Grâce à l'activité féminine, le nombre d'inactifs que 100 actifs occupés doivent prendre en charge n'est plus que de 157. Le nombre d'emplois dans un pays n'est pas une donnée rigide qui serait déterminée une fois pour toutes.

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C'est au contraire une variable qui dépend pour une part du niveau d'activité (quelle production pour une autre part de la durée du travail, de l’outillage, des salaires. etc.

Enfin dernier élément important : la croissance du nombre de femmes seules, souvent chargées de famille. Environ 1.8 million de femmes sans conjoint élèvent un ou plusieurs enfants. Pour elles. l'emploi n'est pas un choix, c'est le plus souvent une obligation.

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