Acheter, vendre, investir... Si plus rien n'est possible aujourd'hui, les indicateurs laissent penser que le marché immobilier ne s'effondrera pas pour autant. Bien au contraire.
Agences immobilières fermées, activité des offices notariaux ralentie ou stoppée, rencontre entre particuliers interdite... Mettre en vente son logement ou trouver la perle rare en ce moment est peine perdue. Dès lors, à l'issue de cette période, le marché sera-t-il bouleversé par cet épisode de déstabilisation économique mondiale ?
L'immobilier, valeur refuge ?
Dans ce contexte de crise sanitaire et de confinement, un report temporaire des transactions en cours par les acquéreurs et les vendeurs sera inévitable.
Reste à savoir si, à plus long terme, le marché immobilier sera réellement impacté, tant sur les volumes de vente que sur les prix. En l'absence de réponse claire pour le moment, il semble toute- fois possible que les investisseurs qui avaient quitté le marché immobilier, échaudés par l'Impôt sur la fortune immobilière (IFI) et la multiplication des dispositifs d'encadrement des loyers ou de limitation de la location saisonnière, finissent par revenir. Car selon l'ampleur des incidences du coronavirus sur les marchés financiers, l'immobilier pourrait apparaître, une nouvelle fois, comme la seule vraie valeur refuge, avec l'or.
Des taux plus bas que jamais
Paradoxe de cette situation de crise, les taux des crédits immobiliers pourraient conserver leur niveau historiquement bas voire battre de nouveaux records à la baisse. Explications : les bourses du monde entier s'effondrent et la Banque centrale européenne (BCE) débloque 750 milliards d'euros, entraînant une baisse sans précédent des taux d'OAT (Obligations assimilables au Trésor) sur lesquels sont indexés les taux des crédits immobiliers.
Cette crise permet aux banques de disposer de ressources abondantes à bas prix. Les futurs acquéreurs pourront donc en profiter dès que l'activité reprendra. Ce phénomène devrait également contribuer à maintenir la demande sur le marché immobilier et donc les volumes et les prix.
A condition toutefois que les aides aux entreprises et aux particuliers aient été suffisantes, durant la crise, pour que les éventuels acquéreurs soient encore en mesure de finaliser leur projet.
Négocier des reports d'échéance
Pour les salariés en chômage partiel ou les auto-entrepreneurs privés d'activité et sans aucune protection, régler ses échéances de crédit immobilier risque de devenir compliqué voire impossible.
Pensez à relire attentivement votre contrat d'emprunt immobilier. Certaines clauses permettent, en effet, de ne pas payer ses échéances dans des situations exceptionnelles de chômage, la durée du crédit étant alors allongée. Autre hypothèse : la modulation des échéances. Vous payez moins pendant trois mois et plus ensuite. Dans tous les cas, pensez à contacter votre banque. Il est également possible qu'une négociation « au cas par cas » soit envisageable. De même, dans les semaines à venir, certains réseaux bancaires proposeront certainement, à la demande du gouvernement, des dispositifs spécifiques d'aides aux particuliers.
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