Mexique : La difficile mesure de l’économie non observée

Mesurer le niveau absolu du produit intérieur brut (PIB), en vertu des normes définies par le Système de comptabilité nationale (SNC) de 1993, est une gageure tant il est difficile d’évaluer le montant de la production des activités qui devraient être intégrées dans le PIB mais qui, pour des raisons diverses, n’en font pas partie.

Pour autant, l’inclusion de ces activités productives dans le PIB apparaît essentielle dans la mesure où les revenus qui en résultent servent à l’achat de biens et services légaux.

> De la nécessité de valoriser l’économie illégale

Une activité illégale a un caractère productif à partir du moment où elle se traduit par des échanges de biens ou de services entre vendeurs et acheteurs consentants, toutes les activités illégales n’ont donc pas forcément un caractère productif.

Dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les activités illégales les plus importantes sont, sans surprise, le trafic de stupéfiants et la prostitution.

Dans les pays en transition et en développement, le commerce de marchandises de contrefaçon ainsi que la revente de biens (notamment des véhicules) volés occupent une place non négligeable dans le calcul du PIB.

> Comment valoriser le trafic de stupéfiant ou la prostitution ?

Pour la production et le trafic de stupéfiant, l’idée est de valoriser la consommation annuelle de chaque type de drogue à partir d’une estimation du nombre d’usagers et de la consommation moyenne de chacun d’entre eux. Le prix quant à lui est fixé selon les informations recueillies par la police.

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Pour les activités de prostitution, la méthode consiste à estimer le nombre total de personnes prostituées selon le sexe et le service fourni. On estime, dans un deuxième temps, le nombre moyen de clients par prostitué.

Il en ressort une estimation du volume de production par type de service que l’on multiplie par un prix moyen.

> Comment mesurer l’économie informelle

La plupart des transactions souterraines correspondent à la production et à l’échange de biens et de services licites en soi, Ces activités se concentrent dans un petit nombre de secteurs tels que les réparations de logement, le commerce de détail, les taxis, la restauration, etc. Pour mesurer cette activité, il existe différentes méthodes.

La méthode des flux de marchandises. L’idée est d’estimer la production brute à partir de données sur les ventes de matériaux. Autre méthode, l’enquête sur les dépenses des ménages.

Il s’agit là de demander aux personnes interrogées d’indiquer le lieu (marché urbain, agriculteur qui vend à la ferme, etc.) où est intervenue chaque dépense signalée, voir même parfois d’indiquer dans quelle mesure leurs voisins prennent part à des activités informelles.

On peut également avoir recours à la méthode de la main-d’œuvre utilisée. Cette méthode consiste à estimer le nombre total de personnes constituant la main-d’œuvre en utilisant notamment les données de la Sécurité sociale, de l’administration fiscale ainsi que du recensement.

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