La BPI (Banque publique d’investissement) est une composante essentielle de l’action du gouvernement destinée à redynamiser le tissu productif français. Elle a pour objectif de renforcer la compétitivité hors coûts de l’économie en facilitant le financement des entreprises, de filières spécifiques et innovantes ainsi que de leur permettre d’atteindre la taille critique nécessaire à leur internationalisation.
Quelques chiffres pour illustrer ce dernier point... D’après les Douanes, sur les 120 000 entreprises exportatrices dénombrées en 2015, un peu plus de 90 % sont, de fait, des petites et moyennes entreprises (PME) (moins de 250 personnes), mais celles-ci n’assurent que 40 % des montants échangés, environ 70 % sont des très petites entreprises (TPE) (moins de 20 salariés), la PME type ne compterait qu’une vingtaine de personnes : cette taille limitée contribue probablement aux difficultés des PME à s’implanter durablement à l’international alors même qu’exporter est un fadeur dé de profitabilité.
Le nombre d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) (230 à 5.000 personnes) exportatrices est estimé à 3 200, soit 3 % du nombre total d’exportateurs, et elles effectueraient environ 30 % des exportations.
Le nombre total d’ETI est proche de 5 000 (alors que l’on compte 2,4 millions de TPE-PME et un peu plus de 200 multinationales). L’Allemagne en compterait deux fois plus et environ 400 000 PME exportatrices (soit, à gros traits, quatre lois plus que la France).
D’un point de vue juridique, la BPI sera détenue à parts égales par I ’Etat et par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et regroupe en son sein trois organisations déjà existantes.
BPI Groupe naît d’une modification des statuts d’OSEO, qui disparaît el en constituera l’ossature avec la branche BPI Financement — Innovation qui octroiera des subventions, des prêts à taux zéro et des prêts standards.
Le Fonds stratégique d’investissement (FSI) et CDC Entreprises formeront BPI Investissement, dont le rôle sera celui d’un investisseur de long terme par l’apport de fonds propres.
La BPI devrait aussi fournir des crédits à l’exportation et débourser le crédit impôt recherche.
La BPI est dotée de 42 milliards d’euros de fonds propres, pour une capacité de prêt de 20 milliards d’euros, 12 milliards d’euros de garanties et 10 milliards d’euros de capacité d’investissement en fonds propres.
Les garanties de prêt jouent un rôle majeur dans le financement des jeunes entreprises puisqu’elles permettent un co-financement avec les banques privées.
OSEO a un bon bilan en termes d’offre de crédit et de co-financement, mais il y aurait matière à améliorer la situation côté fonds propres et crédit à l’exportation.
Si pour la plupart des PME, le principal problème est plus leur faible profitabilité que le manque de ressources financières, la BPI devrait notamment faciliter le financement et le lancement des plus petites entreprises et de celles qui innovent.
Voir le site officiel : http://www.bpifrance.fr/