Internet, nouveau fléau des jeunes chinois ?

En Chine, on assiste de plus en plus, à un véritable phénomène d’addiction des jeunes à l’Internet.

Au sein de l’Empire du Milieu, Internet est en passe de devenir le « nouvel opium du peuple » : sur les 223 millions d’internautes chinois en 2016, près de 10 millions d’entre eux seraient littéralement dépendants du net. Une tendance qui inquiète les autorités sanitaires chinoises puisque ce phénomène toucherait particulièrement les jeunes.

En effet, près de 10 % des internautes de moins de 25 ans seraient « accros » aux jeux en ligne et autres « tchats » (contre 1 % au Royaume-Uni). Mais qu’est-ce qui différencie un gros utilisateur d’Internet d’un véritable « net addict » ?

Les médecins définissent comme « dépendante », une personne qui passe plus de cinq heures par jour, pendant plus d’un an, devant l’ordinateur pour autre chose que son travail et qui tend à augmenter les durées en réduisant son temps de travail, de repos, son alimentation qui se sent mal lorsqu’elle est privée d’Internet. Cette sensation de manque, caractéristique des personnes en état d’addiction, a ainsi été la cause de nombreux drames.

En décembre 2004, Zhang Xiaoyi, un jeune garçon de 13 ans s’est suicidé après avoir passé 36 heures dans un cybercafé. Mars 2006, deux jeunes de Shanghai, partis s’adonner à leur jeu en ligne préféré pendant toute une nuit, ont découvert, à leur retour, leur nourrisson décédé dans son lit. Laissé sans surveillance, ce dernier s’était étouffé pendant son sommeil. Fin juillet, Qiao Qiao, une fillette de 11 ans a été assassinée par un ado de 16 ans qui voulait lui voler 5 euros afin de jouer aux jeux vidéo.

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Face à ce phénomène de plus en plus inquiétant, les autorités chinoises ont décidé de réagir en lançant une grande campagne nationale contre les méfaits de l’Internet, à grands renforts de séries télévisées éducatives et de flicages systématiques des cybercafés. Désormais, pour rentrer dans ces établissements, il faut montrer patte blanche et prouver son âge.

Une clinique de désintoxication des jeunes à l’Internet a même été créée par le docteur Tao Ran, un ancien médecin militaire. Pour ces jeunes, le plus souvent enfants uniques, soumis à la pression intolérable d’un système éducatif rigide, Internet représente un moyen de s’évader à bon compte quand l’avenir apparaît bien sombre.

Ces ados ont l’impression de progresser vite et de s’accomplir dans les jeux, alors qu’en société (« In Real Life » ou « IRL » comme ils disent dans leur jargon), leur vie stagne. Et pour ceux-là, le programme de choc du docteur Tao semble être la dernière solution.

C’est en tous cas ce que semblent penser les autorités chinoises, qui ne découvrent ce problème que maintenant alors qu’il est déjà trop important. En Chine, comme souvent dans une société qui change vite, on soigne les effets, mais pas les causes…

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