Quelques idées reçues concernant la compétitivité (2)

Quel est le lien entre compétitivité et concurrence?

=> Voir la partie 1

Le jeu de la concurrence étant une expression de la rationalité expérimentale, la meilleure façon de s’assurer que l’on est compétitif est d’être exposé au jeu de la concurrence sur son marché domestique. Non seulement elle incite à mieux organiser le processus de production, mais elle stimule également l’innovation et pousse ainsi à améliorer et à renouveler l’offre.

C’est le point de vue de l’économiste américain Kenneth Arrow pour qui seule la concurrence conduit à l’innovation.

Joseph Schumpeter — économiste autrichien et spécialiste des questions liées à l’innovation — est moins affirmatif sur les liens entre concurrence et innovation. Dans ses derniers écrits, il semble enclin à penser que, pour créer les meilleures incitations à innover pour les entreprises, un certain degré de monopole peut être préférable à la concurrence.

En effet, la concurrence, lorsqu’ elle est forte, fait non seulement baisser les prix, mais aussi les profits. Dans ce cas, elle peut également freiner l’innovation. La relation entre concurrence et innovation est donc particulièrement complexe. Pour le régulateur, l’objectif est de parvenir à trouver le « bon » niveau de concurrence.

Comment articuler compétitivité et rigueur?

La rigueur recouvre deux types de politiques : des mesures de réduction des déficits publics (en diminuant les dépenses et/ou en augmentant les recettes)

  • permettant au pays de profiter de taux d’emprunt plus bas,
  • mais également des actions visant directement à améliorer la compétitivité des entreprises comme la réduction des coûts salariaux et des autres charges pesant sur elles.
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L’amélioration relative de la compétitivité extérieure de l’Irlande, mais également de l’Espagne et de la Grèce qui regagnent des parts de marché à l’exportation, donne raison à cette politique.

Cependant, dans un contexte de réduction des dépenses publiques ou d’accroissement de la charge fiscale, la rigueur subie par les ménages risque de s’en trouver renforcée.

Trop de rigueur, notamment budgétaire, appliquée sur une courte période peut conduire à un effet récessif.

Celui-ci est aggravé si, malgré la baisse des salaires, les prix intérieurs ne diminuent pas — comme c’est le cas dans les pays du sud de l’Europe suite à la hausse de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) et d’autres taxes. C’est la raison pour laquelle le Fonds monétaire international (FMI) a rappelé en automne 2012 la nécessité du bon dosage des politiques de rigueur.

II a également souligné l’importance d’un projet attractif derrière toute politique de rigueur, comme convaincre le monde qu’il est rentable d’investir en Europe.

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