L’objectif est de passer à une économie bas carbone basée sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’utilisation circulaire des ressources
Voir notre article : L’économie circulaire au cœur des solutions de Veolia
Comment mettre en œuvre une économie bas carbone ?
Concilier développement économique et climat, telle est l’ambition de l’économie bas carbone. Longtemps considéré comme utopique, le modèle était au cœur des discussions de la COP21. Mais entre stratégie nationale et décisions mondiales, beaucoup reste à faire et à trancher.
L’enjeu est clair: pour réussir la transition énergétique, la France doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 9 à 10 millions de tonnes par an, au cours des 35 prochaines années (contre 8 millions de tonnes par an entre 2005 et 2013), indique le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.
Le 23 novembre dernier a été publié le décret définissant la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) pour le climat de la France. L’objectif est de passer d’un mode de développement « carboné » - qui repose essentiellement sur l’extraction d’énergies fossiles, épuisables et fortement émettrices de gaz à effet de serre - à une économie basée sur les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’utilisation circulaire des ressources.
Les secteurs du bâtiment et des transports en première ligne
Pour mettre en œuvre la SNBC, le gouvernement a précisé la contribution de chaque secteur d’activité en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le bâtiment (-54% en 2028, puis -87% d’ici 2050) et les transports (-29% en 2028, puis -66% d’ici 2050) seront les activités les plus sollicitées dans un premier temps.
Mais l’industrie (-24% en 2028, puis -75% d’ici 2050) et l’agriculture (-12% d’ici 2028, puis -50% d’ici 2050) devront aussi participer largement aux efforts.
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs pistes sont ouvertes. Du côté des transports, l’efficacité énergétique des véhicules, les alternatives à la voiture individuelle et le report modal – le fait de remplacer un mode de transport fortement émetteur de carbone par un autre, moins émetteur, comme le fret ferroviaire, par exemple - devront être privilégiés.
Pour le secteur du bâtiment, la maîtrise des consommations énergétiques s’appuiera notamment sur la rénovation du parc aux normes BBC (bâtiment basse consommation). En ce qui concerne l’industrie, l’une des clés est de promouvoir le principe de l’économie circulaire pour préserver les ressources et limiter les émissions de carbone.
Taxer la pollution
Pour impulser la transition vers des sociétés résilientes et sobres en carbone, certains affirment également qu’il est nécessaire d’instaurer un prix du carbone.
C’est le cas de Veolia, référence mondiale de la gestion de l’énergie, de l’eau et des déchets.
Le groupe, qui est membre de la Carbon Business Leadership coalition, estime ainsi qu’un prix de 30 à 40 euros la tonne de CO2 serait adéquat pour dissuader les pollueurs et les inciter à adopter une démarche vertueuse.
« Il s’agit d’intégrer le coût des externalités liées au gaz carbonique, comme cela se pratique déjà pour les eaux usées et les déchets en appliquant le double principe de qui pollue paie et qui dépollue est aidé », explique dans une tribune Antoine Frérot, PDG de Veolia.
Malheureusement, le prix du carbone reste le grand oublié de la Cop21. Dans l’accord dévoilé le 12 décembre, seul l’alinéa 137 y fait mention : « il importe de fournir des incitations aux activités de réduction des émissions, s’agissant notamment d’outils tels que les politiques nationales et la tarification du carbone ». Une formulation décevante pour les Etats et entreprises qui plaident pour l’instauration d’un prix carbone.