L'effet du crédit d’impôt sur l'inflation, le pouvoir d'achat et la consommation devrait être limité et ponctuel et contrebalancé par l'effet positif sur la compétitivité et la croissance. À l'horizon 2017, le gouvernement attend 300 000 emplois en plus et un surcroît de croissance de 0,5 point.
Celle-ci pourrait même bénéficier d'un petit coup de pouce dès 2016. Les entreprises savent, en effet, à quoi s'attendre et elles peuvent avancer leurs décisions. De même, les ménages devraient procéder à des achats anticipés avant la hausse de TVA qui doperont la consommation fin 2016.
Enfin, en retenant une conception très large de la compétitivité, le gouvernement évite sciemment de se focaliser sur la question du coût du travail. Comme déjà mentionné plus haut, il n'est pas seul en cause. Les gains de productivité sont également un élément déterminant. Les coûts de production ne se résument pas non plus au seul coût du travail. Ils comprennent aussi le Coût de l'énergie, des consommations intermédiaires, de l'externalisation des services, de l'immobilier, coûts pointés du doigt par Louis Gallois dans son rapport
Un des dossiers du Rapport économique, social et financier annexé au budget 2015 souligne, notamment, les conséquences néfastes de l'inflation immobilière sur la compétitivité.
De plus, la lourdeur et la dérive relative du coût du travail en France ainsi que le poids des cotisations employeurs ne font pas l'objet d'un consensus absolu. Et la modération salariale est, certes, un moyen de regagner en compétitivité (l'exemple allemand) mais ne se suffit pas à elle-même (le contre-exemple grec).
L'option retenue par le gouvernement est inédite, mais sa finalité est bien celle recherchée. Le crédit d'impôt répond à la problématique générale du manque de moyens. Il allège les charges fiscales (et non les charges sociales), augmente les profits après impôts et dégage de nouvelles ressources pour investir, embaucher, rechercher, innover, se développer, dégager in fine des gains de productivité et réduire les coûts ou encore abaisser les prix de vente, moyen le plus direct pour regagner en compétitivité coût.