L’assurance-vie, qui avait subi les effets de la crise financière l’an dernier, a bien du mal en cette fin d’année à tenir le cap en terme de chiffres…
L’assurance-vie, toujours le placement préféré des Français malgré la Loi sapin 2
L’année 2016 reste marquée par la crise financière. Dans un environnement peu propice à l’épargne et à l’engagement long, la collecte est en baisse de 8 % par rapport à l’année 2015 pour atteindre 114 milliards d’€ (contre 124 milliards l’année précédente).
Moins que les prestations s’élèvent à 117,6 milliards d’€. Ces prestations représentent les capitaux ou rentes versés au moment de la retraite ou en cas de maladie, accident ou décès, mais également les rachats effectués par les épargnants.
Pour la première fois, la collecte nette a été négative de 3,4 milliards d’€.
La conjoncture défavorable a contracté les placements financiers des ménages et les a incités à opter pour une épargne plus liquide er de plus court terme.
En 2016, les Français ont retiré davantage d’argent qu’ils n’en ont déposé sur leur contrat d’assurance-vie : les épargnants puisent dans leur contrat pour pouvoir consommer et éviter ainsi d’avoir à recourir au crédit.
Surtout depuis la loi Sapin 2, ne rassurant pas vraiment les épargnants…..
Les retraits sont d’autant plus facilités qu’il existe une forte proportion de contrats arrivés à maturité (+ de 8 ans), les rachats entraînent donc pas de pénalités, ni financières ni fiscales. Face aux rendements en baisse affichés par les assureurs, les épargnants seraient également enclins à faire des arbitrages en faveur d’autres placements, principale ment les produits d’épargne court terme.
Sur l’année, près de la moitié des rachats ont été effectués dans un but de consommation et un quart des fonds ont été prélevés eu vue d’effectuer une opération immobilière. Les supports en unités de compte (UC) ne représentent que 15 % de la collecte totale en assurance-vie. La part des sup port UC reste quasiment stable depuis 2013 mais est nettement inférieure à celle observée au cours des années précédentes. La collecte FTC représentait ainsi 40 % de la collecte totale en 2000, 25 % en 2010 et 2011, années où le CAC 40 dépassait les 5500 points (alors qu’il était inférieur à 4 000 points fin 2014).
Le rendement des supports euros est quasiment stable en 2016 à 2,9 % (contre 3 % en 2015, 3,4 en 2014, 3,7 % en 2013 et 4 % en 2012).
Concernant les supports en UC, le rendement net s’élève à 12,5 %.
Malgré l’effet ciseau “cotisations-prestations”, l’encours en assurance vie a progressé de 3 %, et s’établit à 1 391 milliards d’€ en 2016.
L’assurance-vie conforte sa place de premier pilier de l’épargne longue en France. Elle représente 56 % des placements financiers à moyen et long terme (estimés à 2 500 milliards d’euros en 2015).
Remarque : A signaler cependant que l’encours des bons de capitalisation ne progresse plus depuis la modification de leur régime fiscal en 1998.
Le PERP en chiffres
Depuis le lancement du plan d’épargne retraite populaire (PERP) en avril 2008, plus de 3 millions de contrats ont été vendus :
- 2,1 millions à la fin de l’année 2015,
- 60 000 nouveaux PERP ont été souscrits en 2015 (soit une hausse de 1 % en 1 an).
Le nombre de nouveaux plans ouverts s’est stabilisé depuis 2014 après une constante diminution depuis 2008 :
- 64 % en 2009 avec 446 000 ouvertures de plans, — 53 % en 2010 à 211 000, — 38 % en 2011 à 130 000, — 35 % en 2012 à 84 000,
- 26% en 2013 à 62 000 et —1% en 2014 à 62 000.
Au cours de l’année 2015, les PERP ont collecté 1,1 milliard d’euros, montant en hausse par rapport à l’année précédente (+ 4 %). L’encours moyen par contrat s’est établi, fin 2015, à 3 400 € en phase de constitution (contre 3 020 € en 2014) et 21 000 € en phase de liquidation (contre 400€ à fin 2008, 800€ à fin 2009, 1 260 € à fin 2010, 1 710 € à fin 2011, 1980 € à fin 2012, 28 130 € à fin 2013 et 21 000 à fin 2014).
21 % des cotisations ont été investies sur des supports en unités de compte.
Les sociétés d’assurances ont versé 205 millions d’€ de prestations au titre des PERP en 2015, soit une hausse de 36 % par rapport à l’année précédente, après une hausse de 57 % en 2014.
La quasi-totalité des PERP en sont en phase de constitution. On estime à environ_8 000 le nombre de plans en phase de liquidation à la fin de l’année 2015.
Les détenteurs de PERP représentent, fin 2015, 8,9 % des salariés âgés de 25 à 55 ans. Ce taux de détention est inférieur à celui des contrats de retraite Madelin (11 %). L’âge moyen à la souscription est de 43 ans.