En tant que dirigeant d’entreprise, vous avez peut-être à cœur de connaitre vos émissions de CO2. Grâce au bilan carbone, vous pouvez les faire évoluer et réduire ses émissions au maximum. Pour commencer, il est indispensable de savoir comment le réaliser.
Pourquoi l’entreprise a-t-elle tout intérêt à calculer son bilan carbone ?
À cette question, il existe deux réponses principales :
- Le gouvernement pousse, face à la situation très compliquée vis-à-vis de l’environnement, les entreprises à le faire. D’ailleurs, les entreprises de plus de 500 employés sont obligées de le calculer. Elles le publient ensuite sur le site de l’ADEME.
- La deuxième se situe plus du côté de votre clientèle. Face aux préoccupations majeures de la plupart d’entre nous, pour l’environnement et le devenir de notre planète, c’est une démarche qui interpelle et séduit les clients.
La réalisation de l’empreinte carbone peut être très complexe dans le cadre de certaines activités. Il existe donc des prestataires de service aguerris à ce processus et qui peuvent vous venir en aide.
Quel est l’objectif du bilan carbone ?
Le bilan carbone permet de calculer les émissions de gaz à effet de serre, que ces derniers soient directs : fioul des entrepôts, chauffage au gaz… ou indirects : achat de marchandises et de services, électricité consommée par vos collaborateurs télétravaillant, équipements numériques…
C’est un moyen de mesurer votre impact et de l’identifier et ensuite de construire votre plan pour le réduire. Les règles de calcul sont publiques et elles sont officiellement reconnues.
Le bilan carbone : en quoi consiste-t-il ?
Le bilan carbone mesure et analyse les émissions de gaz à effet de serre.
Avant le bilan carbone, il y a l’empreinte carbone qui est un chiffre correspondant à la somme des émissions de gaz à effet de serre induit par un pays, une personne ou une entreprise. La différence principale avec le bilan carbone, c’est que ce dernier est un outil de mesure de l’empreinte carbone à un moment bien précis.
Le terme bilan carbone a vu le jour dans les années 2 000 en France. Il provient du nom d’une méthode de mesure de l’empreinte carbone d’une entreprise. Ensuite est née la méthodologie Bilan Carbone® qui a été conçue par l’ADEME, l’agence de la transition écologique. Les mesures sont basées sur un ensemble de règles qui sont les mêmes pour toutes les entreprises.
Comment le bilan carbone est-il calculé ?
Les gaz à effet de serre mesurés : quels sont-ils ?
Les gaz à effet de serre liés à l’entreprise et à son activité sont au nombre de six :
- Le dioxyde de carbone ou CO2, ce dernier concerne toutes les entreprises.
- Le protoxyde d’azote ou N2O est plutôt émis par les industries chimiques, les exploitations agricoles et le transport.
- Le Méthane ou CH4 est principalement dû à la décomposition des produits vendus qui finissent à la décharge par exemple.
- Les hydrofluorocarbures ou HFC se retrouvent principalement dans les entreprises utilisant certains frigos ou des climatiseurs.
- L’hexafluorure de soufre ou SF6 sont surtout dégagés par les entreprises qui produisent ou qui utilisent une grande quantité de câbles et autres équipements électriques
- Les perfluorocarbures ou PFC sont très proches des hydrofluorocarbures et concernent les mêmes entreprises.
Face à la diversité de ces gaz, quand vous réalisez un bilan carbone, il est nécessaire de faire attention à tout. Ces différents gaz exercent une influence variable sur le changement climatique : une molécule d’hexafluorure de soufre a un impact qui est 22 800 fois plus important sur l’effet de serre que la molécule de CO2.
Réaliser le bilan carbone est donc le fait de compter la masse en kilos, tonnes, etc. de chaque gaz émis par l’activité de l’entreprise. Pour obtenir un résultat dans une unité standard, ces gaz sont alors convertis en quantité équivalente de CO2. On parle alors d’équivalent kgCO2.
Tout ce que consomme et achète l’entreprise est comptabilisé dans le bilan carbone, c’est le cas notamment de :
- Les fournitures de bureau, les matières premières, les services numériques, les équipements, l’énergie…
- Ce qui est utilisé pour l’exercice de l’activité : entrepôts, bureaux, parc machines, intrants…
- Ce qui se déplace : fret, livraisons, utilitaires, véhicules de fonction et de société, collaborateurs, voyages d’affaires…
La première étape du bilan carbone est la collecte des informations, vous définissez et rassemblez les données qui rendent compte de votre activité en tant qu’entreprise.
Il faut compter environ 12 mois pour obtenir un périmètre assez juste pour le bilan carbone et bien entendu, toutes les données sont collectées sur cette période. Vous pouvez cependant faire un bilan carbone prospectif et moduler ce périmètre comme vous le souhaitez.
Les données obtenues sont alors converties en émissions de gaz à effet de serre. Il existe deux types de données : les données monétaires et les données physiques. Chacune d’elles peut avoir des unités différentes, ces dernières influençant la manière dont est évaluée une émission.
Pour convertir une donnée d’activité en émissions de gaz, il existe deux approches :
- L’approche monétaire : elle consiste à convertir des données monétaires en kgCO2e. Cette dernière étant effectuée grâce à des ratios monétaires exprimés par exemple en kgCO2e/euro.
- L’approche physique : on convertit les données physiques exprimées en km, kWh, kg en kgCO2e grâce à des facteurs d’émissions exprimés en kgCO2e/km par exemple.
Ces ratios monétaires et facteurs d’émission sont disponibles grâce à des bases de données publiques. Il faut alors trouver celles qui correspondent parfaitement aux données qui doivent être converties. Cela exige une bonne connaissance des bases de données et souvent un gros budget.
Parfois, il faut utiliser des facteurs propres à l’entreprise de manière à s’adapter au mieux aux émissions de gaz à effet de serre que cette dernière produit. Le bilan carbone est alors plus juste et plus précis, et bien entendu, plus la précision est réellement présente, plus le bilan carbone est utile. Une fois ces données additionnées et converties, l’empreinte carbone est calculée. Cela n’a rien de compliqué en soi, mais la principale difficulté réside ensuite dans l’interprétation des données et les moyens de faire baisser ce bilan carbone. Savoir quels sont les calculs nécessaires est également une préoccupation majeure.