Vous avez décidé de reprendre une entreprise et vous avez bien réfléchi à tous les paramètres qui encadrent cette reprise… maintenant, il faut penser au financement de cette dernière. Vous ne savez pas quels sont les dispositifs que vous pouvez activer, et qui solliciter ? Nous faisons le point pour vous !
Le financement de votre reprise d’entreprise : l’étape cruciale
Sans financement, il est impossible d’envisager une reprise d’entreprise. Mettre au point son financement n’est pas toujours ce que préfère le futur chef d’entreprise, mais c’est la seule manière d’envisager concrètement cette reprise.
Il est évidemment possible de financer ce projet par le biais d’un emprunt auprès d’un établissement bancaire, par exemple. Cependant, il faut, pour apporter le caractère sérieux de votre démarche, que vous puissiez avancer l’argument de l’apport ou de fonds propres. C’est important aux yeux de la banque qui va examiner votre dossier et c’est un point positif.
La recherche de financement doit être abordée avec beaucoup de méthode. Le mieux dans un premier temps étant de faire appel aux sources de financement les plus proches, à savoir réunir des fonds par le biais de votre entourage proche, solliciter votre épargne personnelle, par exemple. Ce n’est qu’ensuite que vous allez présenter votre dossier aux banques.
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Essayer de réunir vos fonds propres
Cet apport, pour être considéré comme sérieux et crédible, doit représenter entre 20 et 35 % du prix auquel vous allez racheter l’entreprise convoitée. Il peut être plus conséquent suivant la cible et le contexte économique du moment. Pour constituer cet apport personnel, il faut essayer de diversifier vos sources et de solliciter tous les interlocuteurs en mesure de vous aider.
Votre argent personnel disponible
En injectant une somme personnelle comme celle qui figure sur l’un de vos comptes épargne, vous prouvez votre attachement au projet et votre motivation et c’est une donnée importante. Si vous engagez de l’argent qui vous appartient en propre, c’est que vous croyez en votre projet.
Attention : il faut éviter de mettre en jeu tout votre patrimoine personnel dans le rachat de l’entreprise, cela présente un danger en cas d’échec. C’est la mise en garde qui est faite par la Chambre du commerce et de l’industrie.
La sollicitation de vos proches
Famille et amis peuvent participer au financement de l’apport personnel dont vous avez besoin. Ils le font sous différentes formes : donation, participation au capital de votre future entreprise ou prêts. De plus, vous pouvez faire valoir les avantages fiscaux auxquels ils peuvent prétendre en investissant dans votre entreprise. C’est un moyen qui vaut la peine d’être exploité si vous en avez la possibilité.
Une demande d’aide publique
Les communes, les régions, l’État ou certains établissements publics peuvent vous proposer une aide sérieuse lors de la reprise de l’entreprise que vous convoitez comme à d’autres étapes de la vie de l’entreprise. Il suffit de vous rendre sur le portail : aides-entreprises.fr pour vous informer sur toutes les aides qui peuvent exister.
Le prêt d’honneur
Le prêt d’honneur est également une bonne solution pour financer vos fonds propres. Ces derniers sont généralement accordés sans garantie, sans caution et à taux zéro par les réseaux d’accompagnement. C’est le cas par exemple de l’ADIE ou Association pour le droit à l’initiative économique, le Réseau entreprendre ou encore Initiative France. Le montant de ce prêt d’honneur est situé entre 3 000 et 50 000 euros et il permet ainsi d’avoir accès plus facilement au prêt bancaire, car il crédibilise votre projet de reprise.
Le recours aux investisseurs
Vous avez toujours la possibilité d’ouvrir le capital de la holding de reprise que vous avez créée à des investisseurs. Cela signifie la création d’une maison-mère qui détient alors en partie ou complètement votre structure, celle qui fait l’objet de la reprise.
Vous pouvez ainsi récolter des fonds par le biais des fonds d’investissement, des business angels ou du crowdfunding.
La sollicitation d’un prêt
Une fois que vous avez réuni vos fonds propres, vous pouvez alors solliciter les établissements bancaires ou le cédant de l’entreprise directement.
Solliciter le cédant
Vous pouvez parfaitement obtenir un prêt, appelé crédit-vendeur, de la part du cédant pour reprendre son entreprise. Il faut tout de même savoir que cette pratique a ses limites et qu’elle est surtout utilisée quand le cédant connait bien le repreneur et qu’il a entièrement confiance en lui et ses capacités. En effet, ce dernier prend un risque et celui-ci sera mesuré le plus possible. Cela peut être opérant dans le cadre de la cession à un héritier ou dans le cadre d’une petite entreprise reprise par un ou plusieurs salariés de la société.
Solliciter Bpifrance
Bpifrance vous donne éventuellement accès au prêt de transmission concernant les petites et moyennes entreprises (PME). Ce prêt s’élève à un montant compris entre 40 000 et 1 500 000 euros, toujours associé à un prêt bancaire, mais sans caution personnelle ni garantie. Il peut représenter au maximum 40 % du montant total des prêts obtenus. Cet organisme peut également garantir votre prêt bancaire jusqu’à 50 % de son montant, la garantie transmission.
Solliciter les banques
Le prêt bancaire est la dernière étape de cette recherche de financement. Il faut savoir que dans la plupart des cas, ce prêt ne couvre pas plus de 70 % de la somme nécessaire à l’acquisition et qu’il s’étale sur sept ans seulement. Les taux sont une donnée importante, mais les frais de dossier et les garanties le sont également. Les banques exigent en effet des garanties.
Les établissements financiers peuvent également vous consentir des prêts.
Une fois le financement obtenu : que faire ?
Quand vous avez trouvé le financement nécessaire à la reprise, vous êtes enfin à la fin du processus de reprise, il faut alors :
- Lors de la phase de diagnostic, vous avez décelé le potentiel de l’entreprise et votre intérêt. Vous avez identifié ses points forts, mais également ses faiblesses et vous avez mis en place une analyse stratégique.
- La phase d’évaluation économique vous a permis d’évaluer la valeur économique de l’entreprise et donc de proposer un prix bien étudié.
- Ensuite, dans la phase de l’élaboration du plan de reprise, vous avez déterminé des choix au niveau du statut juridique en tenant compte des implications financières.
- Les financements ont obtenu un accord de principe.
Il ne vous reste plus alors qu’à négocier la reprise avec le cédant et à conclure cette opération. Renseignez-vous avant sur la conclusion du protocole d’accord et la signature de l’acte de cession.
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