Un impact controversé
Les avis divergent quant au rôle que peut jouer la négociation collective (NC) pour stimuler la croissance, notamment lors d'une crise économique comme celle que le monde a dû affronter entre 2008 et 2011. Certains considèrent la NC comme un obstacle au bon fonctionnement du marché du travail et à une plus grande flexibilité d'ajustement des entreprises.
La NC représenterait avant tout un coût. Cependant, pour la plupart des experts et notamment l'Organisation internationale du travail (OIT), la NC relève non seulement des principes et droits fondamentaux du travail (la liberté syndicale et la reconnaissance du droit de négocier collectivement), mais elle induit surtout de nombreux effets positifs sur la sécurité de l'emploi, la productivité du travail, la flexibilité du temps de travail, l'échelle des salaires et la paix sociale.
Au cours de la récente crise, les syndicats et les employeurs — surtout dans les pays où la NC est très étendue — ont pu négocier des accords qui ont préservé les emplois et en même temps facilité l'ajustement des entreprises.
En revanche, dans le cas des pays en développement, où la faiblesse institutionnelle limite la contribution syndicale et l'apport des NC, l'absence d'un cadre structuré pour le dialogue social s'est traduite par un grand nombre de conflits sur les lieux de travail, avec des conséquences souvent très négatives sur le plan de l'efficience économique.