Si vous appréciez le vin et que vous souhaitez diversifier vos placements, la vigne présente des intérêts gustatifs mais aussi économiques et fiscaux. Ouvrez vos papilles.

Plutôt que de se tourner vers l'achat de bouteilles dont les prix peuvent beaucoup varier (comme ce fut le cas, à la baisse, après la crise financière de 2008), l'investissement dans un vignoble peut être une alternative attractive. En effet, il peut constituer une bonne diversification patrimoniale par rapport à l'immobilier classique et aux placements financiers.
L'achat en direct du vignoble
Il est possible d'acheter en direct des vignes. Cette solution peut nécessiter une mise de départ importante qui varie en fonction de la localisation du vignoble (voir tableau). Au sein d'une même région, les prix peuvent être très différents en fonction de l'appellation, du cépage, de la qualité du sol, de l'exposition et de l'entretien de la parcelle. De ce fait, il est conseillé de s'entourer du conseil d'un expert pour avoir un avis plus éclairé. Vous pouvez également vous rapprocher des notaires locaux, d'agents immobiliers spécialisés dans ce domaine ou des Safer pour trouver des vignobles en vente. Les prix des vignes situées en France progressent de façon régulière depuis plus de vingt ans malgré une consommation en baisse et une concurrence des vins du nouveau monde. En effet, les vignerons français ont su s'adapter au fil du temps et privilégier le qualitatif au quantitatif, le consommateur buvant moins mais mieux.
Investir dans un vignoble via un groupement
L'investissement peut également se réaliser via l'achat de parts d'un Groupement foncier viticole (GF V) qui détient des domaines viticoles. Il s'agit d'une démarche à long terme, assurant une rentabilité moyenne de 1,5 % à 3,5 % par an et dont la liquidité est faible. Cette solution permet de consacrer à ce type de projet une somme moins importante qu'un investissement en direct. Elle permet également de s'appuyer sur un professionnel qui choisit lui-même des vignes qui sont données à bail à long terme entre 18 et 25 ans, à un vigneron qui les exploitera. Les investisseurs perçoivent chaque année les revenus issus du loyer des vignes louées, payés par l'exploitant viticole. Ces revenus varient en fonction de la valeur du vin de l'appellation.
Il est également possible de percevoir les revenus en espèces ou en nature. Beaucoup de détenteurs de parts optent pour le versement en nature, c'est-à-dire en bouteilles. Ils peuvent également bénéficier de réductions importantes sur le prix d'achat public des bouteilles.

Fiscalité avantageuse
Tout d'abord, les parts de GFV bénéficient d'avantages fiscaux en matière de donations et de successions. En effet, toute mutation à titre gratuit est exonérée de droits à hauteur de 75 % dans la limite de 101 897 € par bénéficiaire et de 50 % au-delà de ce seuil. Le bénéfice de cette exonération est accordé aux parts détenues depuis plus de deux ans à la condition que le bénéficiaire les conserve pendant cinq années à compter de la date de transmission.
D'autre part, après deux années de détention, les parts de GFV n'entrent que partiellement dans la base imposable de l'ISF, telle qu'elle est déterminée pour l'année 2017. En effet, la valeur des parts est exonérée à hauteur de 75 % dans la limite de 101 897 € puis au-delà de cette somme à hauteur de 50 %.
Le régime d'imposition. Jusqu'à 15 000 € de revenus, ceux-ci peuvent être imposés selon le régime du micro-foncier qui permet de bénéficier d'un abattement forfaitaire de 30 %. Si l'investisseur opte pour le régime réel, les éventuels intérêts de l'emprunt ayant financé l'achat des parts de GFV sont déductibles des revenus fonciers.
En ce qui concerne l'imposition des éventuelles plus-values lors d'une cession de parts du GFV, la plus-value est assujettie au régime des plus-values immobilières réalisées par les particuliers. De ce fait, la plus-value imposable est réduite de 6 % par an de la 6e à la 21e année de détention, et de 4 % la 22e année. La plus-value imposable est totalement exonérée d'impôt sur le revenu au terme de la 22e année de détention des parts.
En ce qui concerne les prélèvements sociaux, l'exonération est totale uniquement au terme de la 30e année de détention.
Quel vignoble pour quel budget ?
Région | Prix moyen à l'hectare* |
Alsace | 120 000 € avec des prix allant de 40 000€ à 32 0000 €. |
Bordeaux | 150 000 € avec des prix pouvant grimper à 2 millions d'euros en Pauillac, 2,3 millions d'euros en Saint-Émilion, et même 4,5 millions d'euros en Pomerol. |
Bourgogne | De 27 000 € pour une appellation régionale Bourgogne, à 572 000 € pour les rouges de la Côte de Nuits, à 4,8 millions d'euros pour les meilleures parcelles. |
Champagne | 1 million d'euros à 2 millions d'euros pour la Côte des Blancs. |
Cognac | 50 000 € pour les vignes à eau de vie. |
Corse | 14 000 € à 55 000 € pour le Patrimonio. |
Jura | 24 000 € à 60 000 € pour le Château-Chalon. |
Languedoc | 14 000 € à 45 000 € pour le Pic Saint-Loup. |
Provence | 35 000 € à 15 € pour le Bandol. |
Roussillon | 9 000 € à 32 000 € pour le Collioure ou le Banyuls. |
Sud-Ouest | 12 000 € en Cahors et 16 000 € pour le Madiran. |
Val de Loire | 7 000 € pour le Muscadet à 170 000 € pour le Pouilly-Fumé. |
Vallée du Rhône | 17 000 € pour les Côtes-du-Rhône, |
* Données publiées par le ministère de l'Agriculture en 2016 portant sur les ventes de 2015
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