5 des arnaques en ligne les plus sophistiquées

Depuis le confinement, les arnaques en ligne ont fortement progressé et représentent en France 17 % des achats effectués sur Internet en 2020 (source Statista). Le point sur les arnaques les plus élaborées.

Téléphone avec message texte frauduleux, appel frauduleux inconnu ou SMS de nuit
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Les escroqueries commencent, le plus souvent, par la réception d'un courrier électronique ou d'un SMS vous annonçant une bonne nouvelle ou vous demandant d'effectuer une action pour ne pas perdre un droit ou un remboursement. Les escrocs sont de plus en plus inventifs et suivent l'actualité économique et juridique. Il convient d'avoir toujours à l'esprit que, plus l'offre est alléchante, moins elle a de chances d'être réelle.

1. Les escroqueries aux cryptomonnaies

Un particulier peut souhaiter diversifier son investissement en plaçant une partie de ses économies dans des cryptomonnaies : Bitcoin, Ethereum, Tether... Dans cette optique, il consulte des sites internet spécialisés et laisse ses coordonnées via un formulaire de contact. Il est alors joint téléphoniquement ou par courriel par un conseiller, le plus souvent affable et fort sympathique, qui lui fait miroiter des performances rapides et élevées. Une fois l'argent versé, il est trop tard et il n'arrive jamais à récupérer sa mise.

Il n'est pas aisé de distinguer une plate-forme frauduleuse d'achat, de vente et de conservation de crypto-actifs. En effet, les plateformes frauduleuses sont, en général, très bien conçues et proposent même, pour certaines, des formations en ligne gratuites afin de mettre en confiance leur proie. Toujours pour rassurer leur future victime, les escrocs n'hésitent pas à donner une adresse en France d'une succursale ou même d'un siège social qui s'avère n'être qu'une domiciliation ou une simple boîte postale.

Votre prestataire de service sur actif numérique doit être enregistré auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) afin d'exercer son activité en France. Nous vous conseillons donc de consulter la liste blanche du site de l'AMF afin de privilégier les interlocuteurs enregistrés en France (amf-france.org). En cas de doute, vous pouvez contacter le numéro dédié de l'AMF au 01.53.45.62.00.

2. Les arnaques au courtage de crédit

Le courtage de crédit donne également lieu à des arnaques en ligne. Comme cette personne, cadre dans une société, qui achetait pour la première fois un bien immobilier après avoir épargné pendant plusieurs années afin d'avoir un apport initial important. Déçue par le taux d'intérêt proposé par sa banque habituelle, elle décide d'avoir recours au courtage de crédit en ligne. Elle trouve alors, via un comparateur en ligne, un courtier en crédit qui lui propose un taux particulièrement intéressant.

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Cette société a « pignon sur rue » puisqu'elle est enregistrée au RCS de Paris et a son siège social à proximité des Champs-Élysées. Cette société lui fait alors signer un contrat de crédit puis lui demande de verser son apport initial sur son compte bancaire afin de débloquer le crédit.

Surpris, le particulier contacte alors téléphoniquement son interlocuteur, qui lui confirme que le crédit ne sera pas débloqué s'il ne s'exécute pas. Il effectue donc un virement correspondant à la totalité de ses économies sur le compte de cette société.

Une fois son argent disparu, la victime n'a d'autres solutions que de déposer plainte auprès des services de police.

L'enquête démontre que la fausse société de courtage de crédit a loué ses bureaux parisiens pendant une courte période, le temps d'effectuer de nombreuses escroqueries, puis s'est volatilisée. L'argent viré sur un compte bancaire ouvert en Pologne au nom de la fausse société de courtage de crédit a ensuite été transféré sur un compte ouvert en dehors de l'Union européenne.

En l'espèce, la victime aurait dû contacter son notaire, qui lui aurait indiqué qu'aucune somme ne devait transiter par le courtier en crédit mais uniquement par le compte officiel de son étude ouvert à la Caisse des dépôts et consignations.

3. Attention à certains sites de paris sportifs !

Certains sites de paris sportifs en ligne proposent des services qui permettent aux utilisateurs de verser une somme d'argent, des pronostiqueurs professionnels s'occupant de faire les paris à leur place. Souvent conseillés par des « influenceurs », ces sites peuvent promettre à leurs clients un gain mensuel de 10 % au minimum.

Les plus importants de ces sites effectuent même des campagnes de publicité télévisée comme PronoClub, visé par plusieurs centaines de plaintes de parieurs qui assurent avoir été victimes d'escroquerie de sa part, faute de remboursement effectif sur leur compte des gains présumés. Le dirigeant de ce site a d'ailleurs été mis en examen puis placé en détention provisoire en septembre dernier.

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Il convient donc d'être prudent face à ce type de sites dont l'activité peut constituer une pratique commerciale trompeuse au regard du Code de la consommation.

4. Les duperies liées à l'énergie

Face à l'augmentation du coût de l'énergie, les arnaques notamment aux panneaux photovoltaïques se multiplient.

Sur certains réseaux sociaux, vous pouvez, par exemple, être sollicités via une vidéo pour participer à une étude gratuite sur le potentiel de votre toit pour l'installation de panneaux photovoltaïques ou encore pour bénéficier de formations gratuites sur l'énergie solaire. Très souvent après avoir rempli un formulaire de contact, et après une estimation très ambitieuse de vos économies futures d'énergie, vous êtes amenés à souscrire un crédit affecté au financement de panneaux photovoltaïques qui ne sont jamais installés à votre domicile !

Vous vous retrouvez alors assigné devant la juridiction de proximité par la société de crédit à la consommation si vous ne payez pas le crédit qui, lui, est bien réel. Les escrocs sont, dans certains cas, identifiés et condamnés, mais restent le plus souvent insolvables, du fait de leur train de vie très élevé, les sommes détournées étant très vite dépensées.

5. Les faux contrats de travail (!)

Dans ce cas, un emploi est proposé via les réseaux sociaux (Facebook, Instagram…). La personne intéressée répond à l'annonce, communique de nombreux renseignements à son prétendu employeur, puis signe un contrat de travail à durée indéterminée, rémunéré un peu plus que le Smic.

Il est alors expliqué au « salarié » qu'il doit réceptionner des colis ou des objets qui seront directement livrés à son domicile puis les envoyer à l'adresse de son employeur, souvent située à l'étranger. Le salarié s'exécute pendant un peu plus d'un mois puis stoppe son activité, son salaire ne lui étant jamais réglé.

En réalité, des escrocs effectuent des achats massifs par Internet à l'aide de cartes bancaires volées et fournissent les coordonnées du « salarié » comme acheteur afin d'être livrés indirectement de leurs achats pour pouvoir les revendre sans être inquiétés.

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