La modération salariale a toujours été un élément central dans les accords interprofessionnels en Belgique, en Espagne, en Grèce, en Italie et aux Pays-Bas. Dans certains pays, cette réaction à la crise est restée davantage limitée à certains secteurs et elle a été combinée à une fléxibilisation de la fixation des salaires comme en Allemagne (notamment dans les industries manufacturières) ainsi qu'en Finlande et en Suède.
Enfin, la formation et la qualification figurent dans de nombreux accords collectifs nationaux vingt-six accords dans quinze pays européens mentionnent en effet cet outil.
Avec l'aggravation de la crise, celui-ci a cependant perdu de sa pertinence et les mesures de flexibilité du temps de travail (compte épargne-temps, etc.) sont devenues plus importantes dans les accords nationaux (notamment en Autriche, en Belgique, en Finlande et en Pologne).
Coupes et gels salariaux dans le secteur public
Dans la très grande majorité des pays européens, les gouvernements ont recouru à une austérité rigoureuse afin de retrouver la maîtrise de leurs finances publiques.
Les secteurs publics sont devenus la première cible des politiques d'assainissement des gouvernements. Les premiers pays concernés ont été l'Irlande, la Hongrie, la Roumanie et la Lettonie.
Au fur et à mesure, la crise budgétaire s'est étendue à d'autres pays, notamment du sud de l'Europe. Les mesures ont été les mêmes partout : réductions d’effectifs, gels et coupes des salaires, le plus souvent par des décisions unilatérales des autorités publiques.
De nombreux pays ont reçu des aides financières par l'intermédiaire du Fonds monétaire International (FMI) et de l'UE, conditionnées cependant à la mise en place de réformes structurelles et le rétablissement de l'équilibre de leurs finances publiques.
Ce contexte a laissé peu de place pour les NC La fonction de soutien à la politique sociale de la NC comme c'était le cas dans le secteur privé, a ainsi été réduite à un minimum : la conservation de la main-d’œuvre qualifiée et l'amélioration des qualifications ne figurent ainsi guère dans les accords concernant le secteur public.
Par ailleurs, les récentes évolutions de la gouvernance des politiques économiques et budgétaires en Europe risquent de peser davantage sur la capacité de négociation des syndicats du secteur public.
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