Décider de vendre son entreprise n’est jamais un moment facile. La vente entraine forcément de nombreux changements sur le plan personnel tout d’abord, mais également pour les salariés et pour vos proches. C’est le début d’une nouvelle aventure et il faut appréhender la manière de réaliser cette cession. Nos explications !
Cession d’entreprise : qu’est-ce que c’est ?
Que vous ayez décidé de vous tourner vers une nouvelle aventure avec une affaire différente, que vous ayez décidé de partir à la retraite ou que vous ayez envie d’explorer de nouveaux horizons… Autant de raisons qui vous appartiennent pour céder votre entreprise. Pour que la cession se déroule dans les meilleures conditions, il est préférable de bien l’anticiper. En général, le processus commence entre 3 à 5 ans avant la cession effective.
Il existe 7 étapes essentielles :
- Préalable et prise de décision
- Le diagnostic
- Les modalités de la cession
- L’évaluation de l’entreprise
- La recherche du repreneur
- La négociation et la vente
- L’accompagnement du repreneur
Le lancement du processus de cession
L’objectif est de vous projeter dans cette nouvelle situation de vous y préparer, d’y préparer vos proches, vos collaborateurs et vos partenaires. Il est alors indispensable de se poser les bonnes questions pour être clair avec les experts et avec vous-même, ainsi qu’avec les personnes impliquées dans cette cession.
Les intervenants dans la cession vont se poser des questions et il est préférable s’y préparer à l’avance.
- La première est la raison de la mise en vente de votre entreprise. En effet, les discussions ne sont pas les mêmes s’il s’agit d’un départ en retraite programmé, de difficultés financières ou de nouveaux projets professionnels.
- À quel moment souhaitez-vous céder votre entreprise ? Il faut mettre en place un rétroplanning et celui-ci varie en fonction de l’urgence.
- Souhaitez-vous vendre votre affaire à une personne en particulier : salarié, membre de la famille, groupe de salariés ou personne morale ?
- Si vous êtes propriétaire des murs : avez-vous décidé de les conserver ou de les vendre ?
- Si vous habitez au-dessus ou à côté du local servant à exercer l’activité : comment envisagez-vous cette utilisation après la vente, avez-vous décidé de revendre votre habitation en même temps ?
- Si vous possédez une voiture de fonction : avez-vous décidé de laisser à l’entreprise ?
- Avez-vous l’accord de vos associés ? Il est important de vous en assurer dès le début du processus de cession, tout en connaissant les possibilités présentées par les statuts de la société.
Le diagnostic de votre société
C’est le premier pas concret dans la vente. L’expert-comptable ou un cabinet d’affaires évaluent l’entreprise en tenant compte de ses opportunités, de ses points faibles et de ses atouts.
Le diagnostic est réalisé de manière transverse :
- Le diagnostic sectoriel, commercial et stratégique
- Diagnostic comptable et financier
- Diagnostic matériel
- Diagnostic social
- Diagnostic organisationnel et humain
- Diagnostic réglementaire et juridique
Le diagnostic permet de mettre en place les actions d’amélioration pour faire monter le prix de la vente.
Le choix du mode de cession
La cession peut prendre trois formes :
- La vente des titres financiers
- La vente du fonds de commerce
- La vente de tout ou partie de l’actif
Il existe également une alternative qui est la location-gérance. Vous conservez votre société, mais vous désignez un gérant durant une durée illimitée ou limitée. La location-gérance est un choix judicieux si vous ne voulez pas partir définitivement. Les experts vont choisir le mode de cession le plus intéressant.
L’évaluation de votre entreprise
Vous allez confier cette étape à votre expert-comptable, à un cabinet d’affaires ou à d’autres intervenants qui apportent une expertise supplémentaire comme un agent immobilier, le notaire, le commissaire aux comptes…
Différentes approches permettent d’affiner la valeur réelle de l’entreprise avec une approche comptable, une approche patrimoniale… Il ne faut pas hésiter à demander l’avis de plusieurs experts. Le prix de vente peut cependant évoluer selon les circonstances.
Rechercher un repreneur
Vous devez établit le portrait type de votre repreneur : son savoir-faire, ses compétences, ses qualités. Il faut le plus souvent se résoudre à faire certaines concessions, car le repreneur parfait n’existe pas dans la plupart des cas.
Ce portrait-type est une base pour choisir avec soin le repreneur ou en tout cas celui qui présente un profil correspondant aux enjeux de votre société, de votre secteur d’activité et qui sera apte à maintenir l’entreprise et même à la développer de manière efficace.
Pour trouver le repreneur, vous pouvez parfaitement bénéficier de différents canaux qui sont dédiés et notamment les annuaires des chambres de métiers et des chambres de commerce et d’industrie. Les Ordres et les fédérations de professionnels liés directement à votre activité sont également d’une aide précieuse tout comme les clubs de dirigeants. Il faut savoir communiquer pour trouver un repreneur sans pour autant alerter les acteurs du secteur.
À noter : N’oubliez pas de prévenir vos salariés du souhait que vous avez de revendre l’entreprise.
La cession d’entreprise et la négociation
Il faut négocier la cession de votre entreprise en tentant d’en obtenir le prix adapté et juste au regard de sa valorisation, mais aussi en fonction de l’état du marché et selon qui sont intéressés.
Votre expert-comptable et/ou un cabinet d’affaires peuvent vous venir en aide et sont des partenaires de choix dans la négociation. Il est en effet préférable de laisser cette étape aux experts qui savent comment procéder.
L‘accompagnement du repreneur
Si tout s’est bien passé et que vous avez trouvé le repreneur qui correspond pleinement à vos attentes, vous allez alors l’aider à prendre ses marques et peu à peu à vous remplacer pour diriger l’entreprise en toute autonomie.
Durant cette période transitoire d’accompagnement faisant suite à la cession, vous lui présentez l’entreprise, vous le renseignez sur son fonctionnement, mais également sur le rôle de chaque salarié. Il doit également apprendre à connaitre vos partenaires, comme les clients, les partenaires financiers, les fournisseurs, mais également vos principaux concurrents.
Il faut, pour apporter une aide véritable au repreneur, être le plus direct et franc possible, mais surtout le plus discret possible. Cela peut permettre au repreneur d’assoir son autorité auprès de vos anciens salariés. C’est une étape délicate qui doit être menée subtilement. Vous pouvez lui proposer des rendez-vous hors de l’entreprise, c’est plus facile pour lui et pour vous. Vous devrez réussir à prendre une certaine hauteur et à abandonner sans trop de difficulté votre rôle de dirigeant. Comme ce n’est pas forcément simple, il est préférable de vous préparer à cette situation.
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